Dans  les romans de Jules Verne, De la Terre à la Lune et Autour de la Lune, les trois héros doivent vivre durant quatre jours dans un projectile qui les mène vers la Lune. Afin de faire face aux contraintes qu'impose l'espace, ils ont pris des dispositions en ce qui concerne la nourriture, le renouvellement de l'oxygène, …

 

En effet, l'absence d'atmosphère et les températures extrêmes sont autant de raisons qui rendent la Lune invivable pour l'Homme. L'absence d'atmosphère induit l'absence d'air, elle-même à l'origine de l'absence d'eau. Mais elle conduit également à un manque de pression. A partir d'une certaine pression, l'être humain, s'il n'est pas protégé, risque de mourir instantanément. Ses liquides corporels sont sublimés, c'est-à-dire qu'ils passent de l'état liquide à l'état gazeux, et ne peuvent alors plus oxygéner le cerveau.

 

En ce qui concerne le problème du renouvellement de l'oxygène dans le wagon-projectile, les héros ont fait appel à des procédés chimiques basés sur les expériences des chimistes Regnault et Reiset sur les échanges gazeux.

 

L'appareil mettant en évidence les échanges gazeux créé par les chimistes Regnault et Reiset :

 

 Ainsi, au moyen du chlorate de potasse et de la potasse caustique, ils ont pu refaire de l'oxygène et détruire l'acide carbonique expiré. En effet, le chlorate de potasse, lorsqu'il est porté à plus de quatre cents degrés, se transforme en chlorure de potassium. L'oxygène contenu se dégage alors entièrement. La potasse caustique, substance avide d'acide carbonique, retient, quant à elle, ce dernier lorsqu'elle est agitée. Jules Verne a donc imaginé une machine permettant de renouveler l'air, combinant ces deux moyens. Cependant, les expérimentations de Reiset et Regnault ayant été réalisées sur des animaux, il est possible que les hommes ne les supportent pas.

 

Du fait d'une atmosphère lunaire insignifiante, en comparaison à celle de la Terre, la chaleur émise par le Soleil n'est pas conservée. Il y donc une grande différence entre les températures : au Soleil, les températures peuvent atteindre 120 °C tandis que sur la partie ombragée les températures tombent jusqu'à – 175 °C. Jules Verne n'avait pas prévu d'équipements qui permettent à ses personnages de résister à ces conditions.

 

A l'heure actuelle, des moyens ont été mis en place pour résister aux rudes conditions de l'espace. Les astronautes sont désormais équipés de scaphandres spatiaux qui ont pour objectif de protéger l'astronaute des conditions spatiales telles que l'absence d'oxygène, les températures, les rayonnements solaires, les impacts de météroïdes (solides de dimensions inférieures à celles d'une petite planète qui se déplacent dans l'espace), ... Ces équipements indispensables à la survie des astronautes sont néanmoins très difficiles à porter (ils pèsent environ 85 kilos) et à mettre ( il faut environ quinze minutes pour les enfiler). Un scaphandre comporte trois parties distinctes : la combinaison spatiale, le système de survie et  le casque intégral.

 

Photographie d'un scaphandre :

 

La combinaison spatiale comprend deux vêtements : un sous-vêtement de corps pour le confort et une combinaison pressurisée constituée d'une succession de couches isolantes et de couches protectrices. Le sous-vêtement est en Spandex ou Lycra tandis que la combinaison supérieure, comprenant une vingtaine de couches, est principalement fabriquée à partir de nylon, de dacron, de mylar aluminisé, ... Ces matières ont été choisie pour leur solidité, leur résistance et pour prévenir la formation de moisissures ou la croissance de bactéries.

 

Le système de survie, appelé « Portable Life Support System » (PLSS), se présente comme un sac à dos rigide et pèse à peu près 30 kilos. Il permet, d'une part, à l'astronaute de respirer grâce à une réserve d'oxygène pur sous forme de bouteilles mais assure également la régulation de la température et de la pression. Pour maintenir la température du corps de l'astronaute à la normale,  des matières isolantes et des systèmes de refroidissement et de ventilation ont été conçus. Le sous-vêtement de corps associé à une série de tubes de refroidissement dans lesquels circule de l'eau froide est appelé "Liquid Cooling and Ventilation Garment" (LCVG). Il permet donc de réguler la température corporelle et d'éliminer l'excès d'humidité pour assurer le confort de l'astronaute, c'est un échangeur thermique. La température est contrôlée par une valve placée sur le module d'affichage et de commande que porte l'astronaute sur sa poitrine.

 

Photographie d'un sous-vêtement L.C.V.G. :

 

Schéma des différentes couches de la combinaison spatiale :

 

 

Dans un milieu où il n'y a pas de pression, les liquides corporels de l'astronaute passent instantanément à l'état gazeux par sublimation, provoquant alors la mort de ce dernier : la régulation de la pression est donc essentielle. Des chercheurs ont déterminé qu'une pression de 29,6 kilopascals est suffisante pour arriver à cette fin. Le maintien de la pression à un niveau assez faible facilite les déplacements des astronautes.

 

Photographie d'un système de survie P.L.S.S. :

 

Le casque intégral est constitué de deux éléments : le casque à proprement parler et le couvre-casque. Il protège les astronautes du manque d'oxygène, de la dépressurisation et des risques liés au vide et sert de support à divers accessoires.

 

Photographie d'un casque spatial :

 

Le casque est constitué d'une coque, en fibre de verre, qui protège l'astronaute sans limiter sa vision et d'une visière, en polycarbonate.

 

Le couvre-casque a, quant à lui, pour rôle de réduire l'intensité des rayonnements solaires mais également de protéger davantage les astronautes contres les micrométéoroïdes.

 

En plus de protéger l'astronaute, il est aussi le support de systèmes qui permettent la communication entre les membres de l'équipage.

 

Schéma d'une combinaison spatiale :

 

Jules Verne s'est révélé utopiste en ce qui concerne la survie des passagers dans le wagon-projectile. En effet, les solutions proposées pour résoudre les contraintes spatiales ne sont pas toutes réalisables. Par exemple, le renouvellement de l'oxygène, grâce au chlorate de potasse et à la potasse caustique, ne serait pas supporté par l'Homme. Il a, de plus, oublié de traiter certains problèmes comme celui des températures, des toilettes, des rayonnements cosmiques ou encore des micrométéroïtes (débris microscopiques qui, en cas de choc avec un homme sans combinaison, le transperceraient immédiatement). Aujourd'hui, les progrès scientifiques ont permis de créer des équipements, les scaphandres spatiaux, capables de répondre à la plupart des besoins de l'astronaute. Les chercheurs travaillent, néanmoins, en permanence à l'amélioration des combinaisons spatiales qui sont difficiles à revêtir et qui limitent les mouvements des astronautes.

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Survie des passagers